Dans chaque secteur d'activité existent trois types d'approches : une approche industrielle, une approche artisanale, et une approche artistique. Charly a choisi la troisième. Son ambition est de proposer de véritables pièces de collection, des chefs-d'oeuvre.
Leur petite exploitation leur permet de réaliser du « cousu main », des vins d'exception.
Le rythme naturel du vin sera toujours privilégié par rapport à la satisfaction immédiate de la clientèle parfois pressée de déguster les dernières cuvées produites. Leur objectif est que chaque bouteille donne le meilleur d'elle-même au moment où elle sera ouverte sur une table.
« A un certain moment, une cuvée sera dans une phase difficile et puis va se reprendre. Je l'observe avec notre Gevrey Bel Air par exemple. Beaucoup de viticulteurs font des vins destinés à une consommation rapide, des vins assez ronds, faciles à boire juste après la mise en bouteille. Je garde mes vins deux ans en fût pour qu'ils acquièrent davantage de consistance. Je suis convaincu que cela fait la différence. Mais ils demandent un peu de temps de garde. Je mets en bouteille des vins qui, comme une rose, commencent à peine à éclore. C'est le vieillissement en bouteille qui leur permettra de complètement s'épanouir » précise Charly Fatien.
« Vous savez, la sanction et le verdict, c'est quand la bouteille est finie. Il y a toujours une bouteille finie avant les autres. C'était forcément la meilleure », conclut Raymond Fatien.
Roger Dion, du collège de France, spécialiste de la vigne et du vin, écrivait : « le rôle du terrain dans l'élaboration d'un grand cru ne va guère au-delà de celui de la matière dans l'élaboration d'une oeuvre d'art. En d'autres termes, d'une planche de sapin on peut confectionner un Stradivarius ou une caisse à savon. »
La tradition des grands Bourgogne de garde
« Il y a toujours une bouteille finie avant les autres. C'était forcément la meilleure... »
La maison Fatien s'inscrit résolument dans la tradition des grands Bourgogne de garde. « Quand nous avons décidé de lancer la maison, les trois conditions étaient : un la qualité, deux la qualité, trois la qualité... Tout simplement parce que s'il reste du vin en cave, c'est nous qui allons le boire ! », explique Raymond Fatien.